#HS1 Les séniors dans la science-fiction
Bienvenue dans ce premier hors-série !
Depuis quelques années, la prospective s'est emparée à nouveau de la science-fiction pour explorer des futurs possibles et s'en servir pour élaborer des scénarios.
Au sommaire de ce numéro :
Dans ce contexte, j'ai été amenée, ces dernières années, à me pencher sur la question de l'avenir de la monnaie ou de la place des séniors demain. Cette dernière étude m'a particulièrement intéressé car elle m'a permis de mieux appréhender le futur des séniors, mais surtout comment on traitait nos aîné.e.s dans les différents courants de l'imaginaire. C'est en fait assez paradoxal, que ce soit au cinéma ou en littérature, la question est rapidement évacuée par un artifice artistique, scénaristique ou littéraire. La vieillesse est rarement envisagée comme un bienfait pour l'humanité, mais plutôt comme une charge ou un handicap dont il faut rapidement se débarrasser.
Et cette lecture est d'autant plus intéressante, dès qu'il s'agit d'étudier la place des femmes âgées. Elles acquièrent toutes un super-pouvoir : l'invisibilité. Les romans des autrices, Suzanne Collins et Stephenie Meyers, The Hunger Games et Twilight, ont été vivement critiquées pour cet oubli fâcheux. Et en fantasy, le traitement n'est pas meilleur, elles sont cantonnées à trois sous-rôles : la grand-mère attentionnée bonne fée, la sorcière maléfique ou la vieille sage. Il y a bien sûr des exceptions mais elles sont rares.On peut, par exemple, lire le roman non traduit en français de Robert A. Heinlein, The Rolling Stones, dans lequel une des héroïnes, Hazel Stone, ingénieur, férue de blackjack s'emporte facilement contre la misogynie de son environnement, tout en étant une grand-mère attentive.
Traiter la vieillesse ne va donc pas de soi dans les fictions imaginaires... La peur de la mort imprègne nos auteurices, d'une façon ou d'une autre.
Bonne lecture (en ces temps de confinement) !
-- Dominique