#32 – 🎉 Exploding Topics 2021 !
#32
Dans ce numéro :
→ Le COVID accélère l'avènement d'outils d'éducation en ligne
→ Quid de la santé ?
→ En bref
Lorsqu'on analyse ce début d'année, le sujet qui reste chaud concerne la modération des contenus sur les réseaux sociaux. Surtout en France. Peu de papiers se sont intéressés à la fuite des utilisateurs de WhatsApp, ce mouvement de migration profitant à Signal et Telegram, qui du jour au lendemain se sont retrouvés face à un afflux de nouveaux et nouvelles utilisateur.rices, non sans provoquer quelques remous et interrogations au sein de ces deux entreprises. Nulle part aussi, je n'ai vu un papier sur la montée en puissance de GPT-3, ce modèle de langage programmé, capable aujourd'hui de remplacer n'importe quel .le journaliste au sein d'une rédaction. Le quotidien britannique The Guardian a testé et le résultat est assez... déconcertant.
Non, rien de tout ça. Actuellement, la presse et les médias français se penchent sur l'ordinateur quantique... parce que le Président de la République y a fait référence la semaine dernière. Un sentiment d'extrême fatigue me saisit souvent à la lecture des papiers de mes concitoyen.ne.s dès qu'il s'agit de comprendre l'influence des technologies dans notre quotidien. Lorsqu'on me demande quelles sont mes sources pour réaliser cette newsletter, je réponds "99% sont étrangères". Ayant la chance de pouvoir lire en anglais, en allemand et en italien, ça aide un peu.
Aussi dans ce numéro, je vais mettre l'accent sur les sujets qui d'ici quelques mois risquent de devenir brûlants, notamment dans l'éducation et la santé. Exploding Topics !
Bonne lecture !
-- Dominique
Toyota EX-II (1969)
Le COVID accélère l'avènement d'outils pédagogiques en ligne
Re-confinement ou pas, une chose semble actée en France, les élèves du primaire et du secondaire sont physiquement présents en classe. Pour l'enseignement supérieur, le brouhaha continue sur le sujet. En revanche, d'autres pays ont décidé de reconfiner les enfants et de continuer à les scolariser à domicile et virtuellement.
On se rappelle tous des couacs en la matière lors du premier confinement, chez nous. Outils en ligne sous-dimensionnés, menaces à peine voilées du CNED envers des parents qui publiaient les cours pour ceux qui n'y avaient pas accès, décrochages scolaires, le COVID a révélé au grand jour la fracture numérique de notre pays et l'incapacité de nos dirigeants à en saisir les enjeux. Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir fleurir des initiatives privées pour capter un marché, avec des parents excédés et des profs qui bataillent au quotidien pour donner leurs cours.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la EdTech !
Si on se réfère à Google Trends, la recherche du terme a explosé ce dernier mois, alors qu'il était sur une tendance à la baisse de février à septembre dernier. Bon, certes, ça ne concerne que les États-Unis, mais au niveau mondial, la tendance est à peu près la même. Autour de ce terme se greffe une myriade d'autres recherches qui dessinent les attentes des internautes en la matière. Ainsi, depuis le début du mois de janvier, une plateforme a fait son apparition dans les recherches, c'est Brainly. Elle permet aux étudiant.e.s de poser des questions, relatives à leurs cours, d'y répondre et de gagner des points en conséquence.
La dimension sociale des applications EdTech est très développée. Par exemple, ClassDojo met en relation professeurs, étudiants et parents, tout en permettant aux premiers de faire classe. Bien entendu, les GAFAM ne sont pas en reste sur le sujet. Google en tête, qui depuis 2014, incite les professeurs à passer gratuitement par Google Classroom pour publier leurs cours, noter leurs élèves, etc.
La multiplication de ces plateformes pour faciliter la relation professeur/élève pose tout de même quelques questions de fond. Lors du premier confinement, on s'est aperçu que faire classe en ligne et la tenir était un exercice de haute voltige. Contrairement au présentiel, qui aplanit un tant soit peu les différences sociales entre les élèves, le virtuel les révèle de manière brutale. Ces plateformes demandent la plupart du temps d'avoir un bon matériel informatique mais aussi une bonne connexion internet. Elles ne sont pas inclusives. De même, leur confier nos données personnelles est risqué. Si, en Europe, le RGPD nous protège — et encore nous ne sommes pas à l'abri de cookies tiers — il sera néanmoins difficile de faire confiance à Google en la matière. Avons-nous envie de confier le dossier scolaire de nos enfants à cette entreprise ? Rien n'est moins sûr.
Quid de la santé ?
J'ai déjà abordé cette question deux fois dans les livraisons hebdomadaires de Futuromium : la communauté des makers qui avaient aidé le personnel soignant en fabriquant des respirateurs artificiels et un petit tour du monde des applications de traçage numérique. Autant on peut saluer l'élan de solidarité qui eut lieu lors de la première vague mais hélas s'est tari ensuite, autant la deuxième ne nous fait toujours pas rire.
Entre souveraineté technologique et communication erratique, l'app du gouvernement est et restera un four. Aussi à quoi doit-on s'attendre dans les mois à venir sur ce sujet ? Va-t-on arrêter de nous sermonner avec cette publicité affligeante ? Quels sujets de santé nous préoccupent ? La télémédecine va-t-elle prendre son envol ? Comment arrêter les fake news et les charlatans ?
Non rien de tout ça.
L'automatisation et l'intelligence artificielle seront au coeur des débats, d'autant plus avec un virus récalcitrant. Karen Hao, dans cet excellent article du MIT Technology Review, nous fait un état de l'art sur le deep learning. Grâce à cette technique de l'intelligence artificielle, on a pu diagnostiquer plus tôt des cancers et des maladies des yeux. Pour autant, elle a aussi montré de grave limite en perpétuant des discriminations. Les fameux biais de l'intelligence artificielle. Avec un système de santé profondément marqué par les disparités sociales et raciales, introduire dans de telles conditions des applications fortement biaisées aurait aggravé la situation.
Pour y remédier, un groupe de chercheurs a travaillé sur des algorithmes médicaux qui pourraient contribuer à inverser, plutôt qu'à exacerber, les inégalités existantes. La clé, selon Ziad Obermeyer, professeur associé à l'UC Berkeley qui a supervisé la recherche, est d'arrêter de former les algorithmes pour qu'ils correspondent aux performances des experts..
A partir d'un exemple précis, l'arthrite du genou, l'étude a démontré qu'en gommant cet aspect de l'algorithme les discriminations à l'encontre des personnes noires souffrant de cette maladie avaient été réduites de moitié... et donc elles avaient été mieux soignées.
En bref
→ Flash is dead, but not gone
→ Old Concept Cars
→ Les bars vous manquent ? Le Midnight Bar est resté, lui, ouvert.